
DE RETOUR EN ITALIE !
Il y a belle lurette que j'ai publié dans ce blog, je profite maintenant de ce temps d'arrêt forcé et de confinement pour faire un peu de rattrapage.
Pour ceux qui m'ont lu, j'ai participé à L'Eroica en 2015 avec ma copine et un ami. Après cette formidable expérience et un coup de foudre pour l'Italie, nous avons décidé de récidiver en 2018. Nous sommes retournés en Italie avec la tête pleine de souvenirs et de grandes aspirations, mais aussi avec une meilleure connaissance du pays et de cet événement exceptionnel qu'est L'Eroica.
L'EXCITATION MONTE D'UN CRAN !
Inutile de dire que ce que nous avons vécu en Italie en 2015 fut mémorable, et que ma copine et moi, ainsi que Christophe, notre ami et partenaire héroïque, affichions une nostalgie maladive de ce fabuleux voyage. C'est lors d'une discussion, arrosée de chianti (bien entendu), que nous avons décidé de retourner en Italie pour refaire L'Eroica. L'excitation était déjà à son comble !
Tout de suite après notre inscription, durant l'hiver 2018, j'ai recommencé à travailler sur mon vélo héroïque, mon Cambio Rino, le même que j'ai utilisé en 2015. J'avais un problème par contre : mon ratio de 42/21 m'avait pas mal fait souffrir la dernière fois et je voulais quelque chose de plus fluide (pour être honnête, j'avais besoin de plus de cadence). Près de 4000 m de dénivelé positif sur 209 km c'est quelque chose en soi, mais avec un vieux vélo et un gros ration, c'est encore plus exigeant. J'ai donc cherché à mettre des plus gros pignons. Je suis tombé sur une roue libre avec un pignon à 28 dents mais mon dérailleur arrière la prenait difficilement. Cela me créait un problème de conscience car je ne désirais pas abandonner mon dérailleur Rino, tout en voulant plus de cadence.
Dans chaque bonne histoire le hasard fait parfois bien les choses. En juin 2018, comme par magie, j'ai vu dans les petites annonces un Gios Super Record 1983 à vendre et à ma taille. Il faut dire qu'au Québec, les vélos Gios sont vraiment rares. C'était une occasion toute dessinée pour moi ! C'est ainsi que je suis devenu acquéreur d'un vélo mythique et vraiment héroïque. Depuis mon voyage en 2015, le bleu emblématique des Gios me rendait fou et j'étais loin de me douter que ce genre de vélo était à ma portée.
Je me revois encore revenant chez moi avec le cadre et un sac de pièces (on me l'a vendu en pièces détachées). Il me fallait maintenant le remonter.
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Avec en prime la bouteille Gios originale ! |
Étant donné la qualité du vélo et de ses composantes (toutes en Super Record) j'ai décidé de le réassembler le plus possible moi-même et d'aller voir nulle autre que les experts en la matière pour finir les ajustements : Marinoni. Je voulais m'assurer que le vélo soit capable de tenir les Strade Bianche sans qu'il m'arrive un pépin, car en 2015 j'ai eu un sérieux problème de pédalier qui m'a coûté beaucoup de temps.
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Chez moi avant d'aller le porter chez Marinoni. |
Une fois réassemblé, et avec le beau temps qui revenait, je suis allé faire mes premières sorties et entraînements avec mon Gios. Je dois avouer que malgré son âge avancé, c'est un vélo très performant. La géométrie plus compacte du cadre me convient très bien et m'offre une position confortable et performante. Le groupe Super Record de cette époque est sublime. Les changements de vitesses sont hyper fluides et en prime, le dérailleur est capable de prendre un pignon de 28 dents !
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Passons à l'action maintenant ! |
Donc cet été-là fut un été Gios ! J'ai fait mes entraînements, sorties et granfondos avec cette monture. D'ailleurs, lors d'un granfondo, j'ai rencontré un amateur de Gios et on a même participé par la suite à un défi de Vélo-Québec avec nos vélos. C'était vraiment étrange de voir les gens avec leurs vélos en carbone nous regarder d'un drôle d'air avec nos "vieux" vélos. Pourtant je dois dire que nous n'avions rien à leur envier !
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Gios 2, carbone 1 |
LE DÉPART
Et c'est ainsi qu'à la fin septembre nous nous sommes envolés avec nos vélos bien emballés pour l'Italie.
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Ça me fait toujours un pincement au coeur lorsque je vois cette photo-là... |
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Vue des alpes, avant d'arriver à Florence. |
Lorsque nous sommes descendus à Florence, nous n'avions qu'une envie, celle de retrouver les routes de la Toscane, la région de Radda in Chianti et le fabuleux camping Orlando qui nous servait de camp de base. C'est Christophe qui avait découvert en 2015 l'existence de ce petit coin de paradis qu'est le camping Orlando. On peut y louer des cabines à peu de frais à cette période de l'année, et le camping offre toute une multitude de services dont un restaurant/osteria qui rendrait jaloux biens des restaurateurs ici au Québec.
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Notre premier toast, et vraiment pas le dernier, sur la terrasse du restaurant du camping. |
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La montée d'Albola, comme on l'appelle entre-nous. Un 2,5 km à 15 % ! |
UN PEU D'ENTRAÎNEMENT ET BEAUCOUP D'AMBIANCE HÉROÏQUE
Une fois bien installés au camping, il était temps d'aller rouler sur les belles routes vallonnées des alentours, profiter du beau temps et d'aller faire un tour a Gaiole in Chianti, le berceau de L'Eroica. Et ce ne sont pas les occasions qui ont manquées. Le camping où nous logions est situé au sommet d'un petite montagne et il y a trois chemins pour y accéder, tous descendants au pied de la montagne. Le premier est notre '"mythique" montée d'Albola, le deuxième est une route menant directement au vignoble Carpineto (un bon 8 km de montée avec des pentes variant de 7 % à 12 %), et la troisième une route qui débute monstrueusement avec des pentes à 16 % et des virages en épingles insensés et se terminant avec des pentes autour de 10 %. Donc nous avions pas mal de dénivelé pour nous entraîner.
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La mythique montée d'Albola, c'était vraiment notre préférée dans le coin.
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Au retour de la route de Carpineto.
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Maryse sur la route qui mène à Gaiole in Chianti.
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Après avoir bien forcé dans les côtes, il était maintenant temps d'aller visiter le berceau de l'Eroica, le petit village de Gaiole in Chianti. C'est avec plaisir que nous avons retrouvé ce merveilleux village qui célèbre dans une ambiance festive le cyclisme héroïque en l'espace de quelques jours. Foire de vélos vintages, présentations de films, événements commémoratifs, dégustations de produits locaux comme la fameuse ribollita (et le vin bien sûr !) font le plaisir de tous amateurs de vélos.
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Maryse et Christophe au quartier général de L'Eroica.
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Des belles bécanes exposées à la foire aux vélos, une explosion de couleurs et de chrome !
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Ici même les véhicules de service sont d'époque.
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Christophe devant un mini Legnano à la Bottega Eroica
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Duo Pinarello.
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À table, une bonne ribollita !
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LE GRAND JOUR
C'est au petit matin, bien avant le levé du jour, que nous sommes partis pour le grand départ d'une aventure qui se terminera bien après le coucher du soleil. Les 209 km du trajet ne se font pas aussi vite qu'on pourrait le croire, les montées brutales, les descentes dans les routes de gravier sont autant d'obstacles à la vitesse pure. Les beaux paysages sont par contre nos alliés dans les moments les plus difficiles.
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Préparation des vélos la veille de l'événement.
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Juste avant le départ, vers 5 h 30 du matin.
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Le trajet du matin est agréable, la route qui mène vers le sud est plutôt descendante et vers la fin de l'avant-midi on arrive vite à Montalcino, le point le plus au sud de notre aventure. Mais les choses se corsent pas mal plus en après-midi, lorsque nous devons faire la longue montée près de Buonconvento (une série de quatre bosses de 2,5 km qui varient entre 10 % et 12 %) et qui nous a laissé littéralement fumant ! Oui, nos corps dégageaient de la vapeur, un phénomène que je n'ai jamais observé ailleurs !
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Note premier "check point" à Murlo.
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Les aires de ravitaillement sont très appréciées. |
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Ce n'est pas un cliché, les paysages son vraiment beaux !
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Un peu après ce coup fumant... il nous a fallu affronter la Monte Sante Marie, qui est selon moi l'épreuve de L'Eroica. C'est une montée de trois belles bosses à environ 15 %, mais avec des jambes déjà un peu malmenées, c'est assez difficile. Dans les photos officielles de L'Eroica, c'est là qu'on voit les gens marcher à côté de leur vélos. Au moment où je l'ai montée, nous étions juste deux cyclistes de notre groupe qui pédalaient encore, les autres marchaient. Je suivais l'autre cycliste et il s'est levé pour pédaler en danseuse et malheureusement sa roue arrière a dérapé et il a perdu toute sa cadence, alors il n'a pas eu autre choix que de poser pied à terre. À ce moment, j'étais le seul de ce groupe à être sur deux roues... une respiration et un coup de pédale à la fois.
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L'arrivée au sommet de la Monte Sante Marie. On en profite pour respirer un coup !
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Ici, un gars fier de sa montée !
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Ici à Pieve Sprenna, à Bunconvento. Je garderai toujours un bon souvenir du propriétaire de cet établissement qui, en 2015, m'a dépanné lorsque mon pédalier avait brisé.
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Après cet "exploit", on est loin d'être arrivé. Il y a encore des kilomètres et des kilomètres de bosses et de Strade Bianche à rouler avant d'apercevoir, la nuit fraîchement tombée, les lumières de Radda in Chianti, signe que nous ne sommes qu'à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée, vingt tout au plus. Il ne reste que quelques kilomètres à rouler mais honnêtement à ce point, il faut puiser dans ses réserves mentales pour continuer. Nous nous sommes arrêtés chez Sandy, le tabac/bar du coin pour nous offrir un Coca-Cola. Très réconfortant.
Après cette dose de sucre, nous sommes repartis pour le dernier droit de notre aventure en empruntant la Strade Bianche qui relie Vertines, un tout petit bourg médiéval, à Gaiole, et puis enfin, la ligne d'arrivée ! Maryse, qui avait fait un plus petit parcours que Christophe et moi, m'attendait à l'arrivée. C'est toujours un moment rempli d'émotions, on n'appelle pas ça L'Eroica pour rien. Après, c'est le moment de manger de la bonne bouffe dans un des food-trucks locaux et de se raconter notre aventure.
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Le vélo de Maryse. Difficile de revenir de cette journée avec un vélo propre...
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Christophe à la ligne d'arrivée, arborant fièrement son maillot du Québec qu'il a commandé sur mesure pour l'événement.
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Et moi, avec mon maillot de la Classique des Appalaches.
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UNE DERNIÈRE COFFEE RIDE
L'excitation de L'Eroica passée et les jambes un peu reposées, il était temps, la veille de notre départ, de faire un dernier tour d'adieu à notre chère Toscane. Nous sommes donc partis de bon matin pour une ultime coffee ride à Volpaia. C'est un tout petit village magnifiquement juché sur une colline et situé à une quinzaine de kilomètres de notre camping. La route pour s'y rendre est toute aussi splendide et pittoresque que le village. Ils produisent aussi un très bon chianti soit dit en passant !


Assis à la terrasse de l'unique café du village (oui c'est une très petit village), qui donne sur la place, je déguste mon café et me laisse attendrir par un petit chien sympathique et le flatte un peu jusqu'à ce que je vois sur une affiche qu'il est n'est pas recommandé de le flatter car il peut mordre... bof, on est en Italie et ici tout va bien, il fait chaud, on fait du vélo, les paysages sont magnifiques, j'ai tout à coup le sentiment que la vie est bonne pour nous ! C'est dans cet état de béatitude que nous avons quitté Volpaia et sommes retournés au camping afin de faire nos bagages et se préparer pour notre départ.
Et, comme j'aime le dire, il n'y a pas que le vélo dans la vie...
EN BONUS : CINQUE TERRE
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Le superbe village de Riomaggiore
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On ne peut pas aller en Italie sans faire un peu de tourisme... le vélo c'est bien plaisant mais il y a l'Italie aussi ! Pour ce deuxième voyage nous voulions aller faire un peu de tourisme dans d'autres régions que celle que nous avions visitées en 2015. Nous sommes donc allés à Cinque Terre, on nous avait dit que c'était très beau.
Beau ?
Non, c'est magnifique, exceptionnel, paradisiaque, bref le plus bel endroit que j'ai vu au monde je crois !!!
Alors en bonus, voici les Cinque Terre. Ce véritable paradis sur terre est composé de cinq villages haut perchés sur des falaises donnant sur la mer Méditerrané, accessibles par train ou par bateau. Il est possible d'y aller en auto mais c'est vraiment déconseillé. En bon Nord-Américains, nous y sommes allés en auto... Merci Christophe pour avoir conduit car la route pour y accéder est assez épique, et les places de stationnement, quasiment inexistantes.
Nous étions à la fin septembre et au Québec à cette date-là, les occasions sont plutôt rares de prendre l'apéro devant la mer en se faisant chauffer par la brise ou bien de faire une saucette dans une mer chaude. À pareille date au Québec les arbres commencent à avoir des couleurs, c'est le temps des pommes, c'est l'automne quoi ! Je me demande encore pourquoi j'ai tant aimé cet endroit, est-ce l'explosion de couleurs partout où l'on va, ou les vignobles plantés dans des collines escarpées ? Se promener dans les rues étranges et étroites la nuit ? Passer de la plage à la montagne en gravissant de longues marches ou bien aller de village en village en train comme si on prenait le métro ? Oui c'est toute l'ambiance qui est fascinante, le pittoresque qui devient grandiose et qui transcende chaque petite expérience là-bas ! Nous avons même pu se payer une saucette dans les calanques, de quoi ravir l'enfant en moi !
Bref, trêve de mots cette fois-ci, voici les Cinque Terre !
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Oui c'est possible de prendre l'apéro ici même !
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Des agaves géants, mais où sommes-nous ?
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Pas de place pour l'auto ici.
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Les superbes calanques de Corniglia.
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Quel plaisir !
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Mosaïque à Riomaggiore
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